Il est bien évident que la gestion de votre argent et le choix des placements s’effectuent en considération d’un certain nombre d’objectifs patrimoniaux ou extra-patrimoniaux. Or, il existe une hiérarchie des besoins et des objectifs. À celle-ci paraît devoir souvent correspondre une hiérarchie des placements.
Exemples
Les placements destinés à assurer le nécessaire doivent être aussi peu risqués que possible, quitte à être moins profitables.
les placements les plus liquides doivent assurer les besoins les plus rapprochés, les moins liquides devant être réservés aux objectifs les plus lointains.
Le bon sens, la prudence et la pratique recommandent fréquemment la division des risques, autrement dit la répartition des avoirs sur des formules de placement différentes, par leur comportement, par le secteur économique, etc.
La division des risques ne constitue cependant pas, en elle-même, une méthode de choix. Elle est seulement un moyen de diminuer les risques effectivement courus.
Il est fréquent d’entendre affirmer, que les actifs patrimoniaux doivent être placés à raison de “x % en or”, “x % en valeurs mobilières” et “x % en immobilier”, ou qu’un jeune ménage “doit d’abord placer son argent dans sa résidence principale”, etc.
De telles prescriptions ne sont pas corroborées par aucune démonstration indiscutable (sauf référence à des résultats passés, peu probants pour l’avenir).
Vos objectifs
Outre la simple volonté de s’enrichir, on peut citer six objectifs principaux qui incitent à la constitution d’une épargne.
1. Régulariser rentrées et sorties d’argent
L’épargne permet de faire face aux creux de trésorerie, dont peu de budgets sont totalement exempts.
2. Faire face aux imprévus
Seul le recours à l’assurance permet de se prémunir correctement contre les conséquences financières d’événements graves (maladie sérieuse, décès, invalidité, etc.). L’épargne peut jouer un rôle d’appoint (attente des indemnités, différence entre sommes dépensées et indemnités reçues, etc.) et permet également :
- de constituer les réserves qui seront nécessaires à l’âge où la santé et la vie ne sont plus assurables,
- de faire face à d’autres imprévus : tomber malade pendant un mois, voir son activité professionnelle réduite, devenir chômeur, subir un redressement fiscal, etc.
3. Financer une dépense
Les dépenses importantes peuvent être financées soit par le crédit, soit par l’épargne.
Le crédit est souvent difficile à obtenir hors des deux domaines qui sont classiquement les siens – crédit immobilier et crédit à la consommation, de sorte que certaines dépenses, comme celles nécessaires à l’éducation des enfants, sont difficilement finançables par l’emprunt.
4. Financer son activité professionnelle
Professions libérales et chefs d’entreprise peuvent se trouver dans l’obligation de “remettre de l’argent dans leur affaire” pour en assurer la trésorerie ou accroître la qualité et le volume des équipements nécessaires.
5. Anticiper et/ou compléter sa retraite
Les sommes épargnées peuvent s’employer de diverses façons :
- prendre sa retraite plus tôt qu’il n’est coutume de le faire,
- faire face aux “dépenses de reconversion” (dépenses engendrées par le passage de la vie active à la retraite),
- compléter les allocations de retraite par le viager,
- acquérir avant la retraite un bien durable (logement, par exemple).
Vous pouvez épargner pour autrui : votre conjoint, vos enfants ou toute autre personne.
L’épargne constituée dans ce but peut alors être transmise par donation (avec ou sans réserve d’usufruit) ou par voie de succession, testamentaire ou non.